Dans les colonnes du Jeudi, le ministre de l’Emploi, François Biltgen, insiste sur la nécessité de mener une multitude d’actions pour endiguer le chômage
Selon François Biltgen, 75% des jeunes inscrits dans les «stages d’insertion» obtiennent une embauche à la fin de leur contrat à durée déterminée. Content du ratio de résultats de ces contrats, le ministre reste pourtant déçu de l’hésitation des entreprises à y avoir recours. Avec seulement 40% du salaire à payer par les patrons, on pourrait s’attendre à une demande plus grande que les deux cents contrats annuels finalisés au niveau national.
Et pourtant… Au vu des événements qui se déroulent chez Villeroy et TDK, de quels leviers dispose l’Administration de l’emploi actuellement? “Ne comparons pas l’incomparable, dit en substance François Biltgen. La fermeture de TDK s’inscrit dans une logique commerciale aux dimensions globales, indépendante de la compétitivité luxembourgeoise.»
A son niveau, souligne-t-il, lui incombe souvent une fonction de sapeur-pompier, aussi déplorable qu’inévitable. «Il s’impose de préférer la sécurité de l’employabilité à celle de l’emploi», dit Biltgen, mettant en garde contre le fatalisme. Avec cet appel à ne surtout pas «succomber à la sinistrose», le ministre du Travail semble se détacher quelque peu du discours tenu par le chef du gouvernement, rappelant inlassablement le mot d’ordre de l’austérité. Armé d’une enveloppe de 500.000 euros – un crédit non limitatif – devant financer des mesures exceptionnelles de maintien de l’emploi, il sait que sa marge de manoeuvre, certes précieuse, reste limitée.
«FAUX»
Faire dans le «durable» veut aussi dire continuer à porter les deux casquettes ministérielles dans le futur: celle du Travail et celle de la Recherche, par le biais de laquelle Biltgen espère’pouvoir initier ce qui générera, à moyen ou long terme, des débouchés pour l’emploi. Les synergies entre le public et le privé («Public Private Partnerships»), la formation continue, le Fonds pour l’emploi… les leviers sont divers, mais les cas de figure sont multiples. «Aucune situation n’est la copie, conforme de l’autre, je ne cesse de le rappeler aux syndicats. C’est pourquoi je dois conserver la liberté d’évaluer les options devant chaque problème qui se pose», résume le ministre, avant de rectifier le tir à propos de deux rumeurs qu’il déplore: «Le cas de la WSA est un problème d’ordre stratégique. Tout dépend toujours de la décision annuelle des instances militaires américaines, dont l’année budgétaire se clôture en septembre.»
Et les «bruits qui courent à propos de Goodyear, tient à préciser le ministre, sont tout simplement faux. D’ailleurs, je tiens à souligner que cette entreprise embauche tous ses ouvriers non qualifiés à travers l’Adem, ce qui constitue un bon exemple à suivre.”
Source: Le Jeudi, 16 mars 2006