François Biltgen: «Nous devons continuer à ouvrir notre parti pour des non-luxembourgeois».
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Notre pays n’a pas seulement une population luxembourgeoise. Notre pays a également un fort pourcentage d’étrangers. Ils contribuent à notre vie économique et à notre vie sociale. Nous devons prendre en compte ce fait.
En ce sens, nous avons pris des décisions importantes. D’abord, nous avons décidé dans la nouvelle loi sur la nationalité luxembourgeoise que la connaissance de la langue luxembourgeoise est indispensable pour acquérir la nationalité luxembourgeoise. C’était une décision importante pour l’intégration et la vie en commun. Sur base de cette loi, nous avons pu dire ensuite que nous sommes en principe pour la double nationalité. Je vous proposerai ainsi de prévoir l’introduction de la double nationalité dans le prochain programme électoral.
Jusqu’à présent, nous n’avons pas pris de décision en ce sens au sein du Parti. Mais beaucoup de représentants du Parti se sont déclarés favorables à l’introduction de la double nationalité parce que c’est important. On a du cœur et on a des racines. …
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Je crois qu’il est important dans la vie de ne forcer personne à nier ses racines, même si en adoptant une autre nationalité on reconnaît les principes qui régissent ce pays. Voilà pourquoi il est important d’introduire la double nationalité.
Nous devons continuer à ouvrir notre parti pour des non-luxembourgeois. Nous avons commencé. Le Parti Chrétien Social est le seul parti qui a réussi, lors des dernières élections communales, à faire élire des membres non-luxembourgeois dans les communes à scrutin proportionnel. Ces personnes n’ont pas été élues en raison de leur passeport. Aucun candidat non-luxembourgeois n’aurait été élu, s’il n’avait obtenu que les votes des résidents étrangers parce que trop peu d’étrangers participent aux élections. Les candidats ont été élus parce qu’ils ont été reconnus par tout le monde, des étrangers ou des luxembourgeois, comme personnes faisant partie de leur communauté.
Nous devons continuer ainsi et nous devons nous donner les moyens pour ce faire. Nous n’avons pas besoin de publier tout en langue allemande. Nous devons également publier en langue française. Nous devons organiser une plate-forme dans notre parti où des non-luxembourgeois peuvent se retrouver et s’engager.
Notre pays est aujourd’hui un pays où la moitié de la main-d’œuvre est constituée de non-luxembourgeois. Nous devons reconnaître cette réalité qui ne concerne pas seulement les élections parce que beaucoup de ces personnes ne participent pas aux élections. Cela est dû au fait que nous sommes un parti qui se situe au milieu du peuple, au milieu de tout le peuple.
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Extrait du discours-programme de François Biltgen à l’occasion de son élection au poste de président du Parti Chrétien Social, le 18 janvier 2003