Lundi, 30 septembre 2002, le Ministère de la Promotion féminine a invité à une conférence de presse au sujet de la protection des victimes de la traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle.
A cette occasion la ministre de la Promotion féminine, Marie-Josée Jacobs, a présenté un projet de coopération entre trois ONG et le ministère dont le but consiste dans l’assistance de femmes non-résidentes forcées à la prostitution sur le sol luxembourgeois. Ces femmes, venues notamment des pays de l’Est, sont attirées le plus souvent par des soit-disantes agences qui leurs proposent de travailler en tant qu’artistes dans un cabaret. Arrivées à destination, « l’employeur » exerce des pressions pour qu’elles offrent également des services sexuels aux clients des établissements où elles travaillent.
Comme ces femmes, issues de pays non-communautaires, se trouvent le plus souvent dans une situation précaire, ne connaissant souvent ni les langues usuelles du pays ni les droits qu’elles pourraient faire valoir, elles n’ont généralement pas d’autre choix que de céder à ces pressions.
Collaboration transfrontalière
Le projet de coopération, s’inscrivant dans le cadre du programme européen Daphne, vise la promotion de la collaboration transfrontalière de trois ONG établies au Luxembourg, en France et en Belgique, ceci notamment en vue de l’accueil et de l’assistance de femmes désireuses de quitter ces réseaux inhumains.
Une enquête réalisée dans le cadre du programme Daphne a révélé que la collaboration policière internationale dans le domaine de la traite des êtres humains fait encore en grande partie défaut, bien que les différentes administrations procèdent régulièrement à des échanges d’informations.
Selon Sœur Dr Lea Ackermann, responsable de l’ONG allemande Solwodi (Solidarity with women in distress), les femmes sont souvent exploitées dans des pays autres que ceux où résident les véritables responsables. Ce fait rendrait toute tentative pour démanteler de tels réseaux difficile.
La collaboration des trois ONG présentes dans trois pays différents vise également à protéger les femmes contre les souteneurs en rendant possible, le cas échéant, le transfert dans une structure d’accueil à l’étranger.