Monsieur le Président,
Conformément à l'article 80 du Règlement de la Chambre des Députés, je souhaiterais poser une question parlementaire à Monsieur le Ministre des Affaires intérieures.
Une nouvelle pratique funéraire, dite « terramation » (ou compostage humain), fait depuis quelques années l’objet d’expérimentations à l’étranger, notamment en Allemagne et aux États-Unis. Ce procédé consiste à transformer un corps humain en l’espace d’environ quarante jours en un humus, au moyen d’un processus contrôlé d’aération et d’activité microbienne réalisé dans un conteneur fermé. À l’issue de ce processus, la matière obtenue est placée dans un linceul en fibres naturelles et inhumée en pleine terre, selon un format comparable à une sépulture classique, mais avec une profondeur plus faible.
Cette pratique funéraire est présentée comme plus respectueuse de l’environnement, notamment parce qu’elle évite l’introduction dans le sol de matériaux tels que vernis, colles ou éléments manufacturés associés aux cercueils et qu’elle pourrait contribuer à la régénération des sols de cimetière. Parallèlement, elle suscite toutefois plusieurs réserves, en particulier en raison de l’absence de cadre juridique clair, ainsi que des interrogations relatives à la sécurité sanitaire et au respect de la dignité du défunt conformément aux normes culturelles. En Allemagne, l’expérimentation est d’ailleurs strictement encadrée sur le plan scientifique et se poursuivra jusqu’en 2026.
Dans ce contexte, je voudrais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre des Affaires intérieures :
Le Gouvernement suit-il l’évolution de cette nouvelle pratique funéraire en Allemagne, aux États-Unis ou dans d’autres pays ? Quelle est son appréciation ?
Existe-t-il au niveau national un travail de réflexion quant à l’adaptation éventuelle du cadre légal luxembourgeois pour intégrer de nouvelles formes de sépulture plus écologiques ?
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes salutations distinguées.
Stéphanie Weydert
Députée