Ne pas tomber dans la morosité

Afin de combattre l’exclusion, François Biltgen, prône une politique active d’inclusion sociale. Contribution du président du CSV dans le Tageblatt à l’occasion du nouvel an.

Un récent sondage vient de dévoiler que seulement 28% des Luxembourgeois ont confiance dans l’avenir. Nos concitoyens ne sont-ils pas en général trop anxieux à l’égard de leur avenir? Pourtant, les paramètres économiques nous sourient. Pour 2007, la croissance devrait être bonne, des emplois seront créés par milliers, peut-être même que l’inflation sera moins poussée … Reste que le chômage ne baissera probablement pas. Ne sommes-nous donc pas frappés par un certain mal de vivre? Une peur innée et sourde devant ce que sera l’avenir?

L’intérêt, voire l’opposition, que les jeunes ont porté aux nouvelles mesures contre le chômage des jeunes soulignent que les jeunes ont peur de ne plus pouvoir embrasser un état que connaissent leurs parents.

Mes voeux les plus sincères pour l’année 2007 sont donc que nous ne tombions pas dans la morosité, que nous croyions en nous-mêmes et que nous entamions l’avenir avec ardeur et combativité:

Il y a cent ans notre pays connaissait dans son Bassin Minier un formidable essor, il y avait énormément de problèmes sociaux. Pourtant la population entière croyait à un avenir meilleur et l’a finalement instauré. L’élévation d’Esch-sur- Alzette au statut de Ville a donné il y a cent ans un véritable coup de fouet à Esch, au Bassin Minier, et par delà au pays. Demain, la Cité des sciences à Esch-Belval, alliant Recherche, Enseignement supérieur et Innovation économique peut redonner ce coup de fouet à la ville centenaire, au Bassin Minier et au pays.

Nous devons nous rendre compte que les problèmes sociaux, les fissures dans la cohésion sociale, ne peuvent être résolus par les seuls transferts sociaux. Bien sûr, les transferts sociaux contribuent à l’équité sociale. Mais si on peut dans une certaine mesure combattre la pauvreté avec des transferts sociaux, on ne peut combattre l’exclusion, c.-à-d., la véritable pauvreté,
que par une politique d’inclusion, sur le marché du travail et dans la société. C’était tout l’enjeu du volet chômage du fameux projet de loi 5611. Redistributions, moins d’argent, mais redistributions
le nécessiteux. Et surtout offrons davantage d’assistance à tous nos concitoyens pour vivre une vie indépendante, notamment en pouvoir embrasser un emploi stable.

Revenons donc aux valeurs qui au siècle dernier ont formé notre pays et nous ont permis d’asseoir
notre prospérité: (1) Ouverture d’esprit, (2) Volonté de travailler, (3) Solidarité.

Ce n’est qu’ainsi que nous éviterons la menace de remplacer par la devise “Mär wëlle behale,
wat mer hunn” la devise traditionnelle “Mär wëlle bleiwe, wat
mer sinn”.

François Biltgen, Président du CSV dans une contribution dans le Tageblatt du 30 décembre 2006

Source: Tageblatt, 30 décembre 2006