Erna Hennicot-Schoepges, ministre de la Culture et des Travaux publics au Luxemburger Wort
Luxemburger Wort: «Madame le Ministre, on entend souvent des critiques concernant le «surdimensionnement» des travaux d’infrastructure culturelle réalisés dernièrement ou en cours de réalisation. Comment y répondez-vous?»
Erna Hennicot-Schoepges: «Tout d’abord, je voudrais signaler que si l’on compare les investissements dans les infrastructures culturelles et sportives, le sport reste largement gagnant. Autre point de comparaison : les projets culturels ne représentent que 4% des dépenses d’investissement dans le budget 2004, contre 19% pour le fonds des routes ou 29% pour les fonds d’investissement administratif, scolaire et sanitaire. Ainsi, investir pour la culture ne nous a pas empêchés de consacrer 834 millions d’euros entre 2000 et 2004 dans les secteurs sanitaires, socio-familiaux et hospitalier. Pour ce qui concerne la critique du « surdimensionnement », il faut savoir que la culture a plus de chances dêtre économiquement viable si les infrastructures ont une certaine envergure. Il est plus facile d’amortir l’organisation d’un concert avec une salle de 1.200 personnes que de 600 personnes.»
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Luxemburger Wort: «L’université, la recherche … voilà encore des dépenses que d’aucuns jugent injustifiées ou irréalistes…»
Erna Hennicot-Schoepges: «Mais il faut remettre les chiffres à leur place. Le budget de la recherche représente 0,3% du PIB. Celui de l’université atteint 0,46% des dépenses budgétaires et devrait être doublé d’ici cinq ans. Les craintes ne sont que des fantasmes ! Sans université, il n’y aura pas de recherche. Et il faut se rendre compte que nous sommes la lanterne rouge de l’Europe dans ce domaine. Lorsque la Lettonie et l’Estonie entrerons dans l’Union européenne, ils seront placés devant nous!»
(Propos recueillis par Marie-Laure Rolland / extrait d’un interview, publié au Luxemburger Wort le 24 janvier 04)