Réponse de Monsieur le Ministre de l’Economie à la question parlementaire de Monsieur le député Marco Schank concernant le fonctionnement du nouveau Centre de tri de l’Entreprise des Postes et Télécommunications dans la zone d’activités Krackels

Link : Qp No 1314 concernant le fonctionnement du nouveau Centre de tri de l’EPT dans la zone d’activités Krackelshaff à Bettembourg

L’Entreprise des Postes et Télécommunications est en train de transposer sa stratégie pour se préparer à la libéralisation totale des marchés postaux à partir du 1erjanvier 2009, telle qu’elle vient d’être annoncée par la Commission européenne dans sa proposition de directive. Cette stratégie comporte e.a. des investissements importants dans ses infrastructures postales (centre de tri, centres de distribution, …) pour se doter des technologies de pointe lui permettant de fournir un service postal efficient et de qualité, ainsi que dans une réorganisation complète de ses réseaux pour bénéficier au mieux du potentiel de productivité que permettent ces nouvelles technologies.

Dans ce contexte, l’Entreprise des Postes et Télécommunications a mis en oeuvre le 10 juillet 2006 un nombre important de changements organisationnels touchant pratiquement l’ensemble des services postaux:

· le Centre de tri a été transféré de Luxembourg-Gare à la zone d’activités Krackelshaff à Bettembourg avec un investissement dépassant les EUR 30 mio. ;

· le système de tri du courrier petit format a été étendu de façon à séquencer le courrier selon l’itinéraire à parcourir par le facteur;

· de nouveaux équipements techniques ont été mis en service;

· la distribution des quotidiens luxembourgeois a été complètement reprise par l’EPT et les réseaux existants (porteurs des éditeurs, porteurs de l’EPT, facteurs) ont été fusionnés;

· la distribution nocturne (avant 6h30) des quotidiens a été généralisée sur l’ensemble du territoire national;

· toutes les tournées des porteurs de journaux, la majeure partie des tournées des facteurs et les transports nationaux ont été complètement réorganisés.

Comme de nombreux exemples à l’étranger l’ont montré et malgré de grands efforts de planification et de préparation, des changements d’une telle envergure sont difficilement imaginables sans problèmes. L’EPT n’a pas échappé à cette règle comme d’ailleurs beaucoup d’entreprises postales étrangères avant elle. Cette situation est encore amplifiée par le fait que l’EPT ne dispose que d’un seul centre de tri, alors que les entreprises postales dans les pays voisins peuvent, le cas échéant, répartir les retombées négatives entre plusieurs centres. En conséquence, il faut comprendre que l’excellente qualité de service fournie par l’EPT, confirmée par des études internationales, a connu temporairement un déclin, plus fort les premiers jours, mais en voie de rétablissement définitif. A l’heure actuelle, les indicateurs de qualité confirment une amélioration continue.

D’autres mesures d’amélioration seront implémentées dans un proche avenir. Tout cela explique aussi que des heures supplémentaires ont dû être prestées non seulement par les facteurs, mais par le personnel dans son ensemble. Il va de soi que toutes les prestations effectuées par les agents de l’Entreprise au-delà des 40 heures par semaine sont honorées comme heures supplémentaires suivant les dispositions légales en la matière.

Il ne peut être question d’un manque chronique de personnel, alors que les installations techniques du nouveau centre de tri permettent des méthodes de travail plus rationnelles, réduisant le besoin en personnel. Dans la mesure où aucun agent n’a perdu son emploi, l’Entreprise dispose actuellement même d’un léger surplus de personnel qui sera rencontré par des départs naturels.

Quant au réseau de vente, l’Entreprise des Postes et Télécommunications prévoit de le revoir en profondeur afin de l’adapter aux besoins des clients tout en tenant compte de certains critères de rentabilité et d’efficacité. A la lumière des changements des habitudes de la clientèle au cours des dernières décennies, le réseau des points de présence actuels (105 bureaux de poste, 2 PostShops) ne correspond en effet plus toujours aux besoins des clients en termes d’accessibilité, d’heures d’ouverture, de localisation géographique et d’aménagement des locaux.

La définition des sites des points de vente se fera par l’application de critères géographiques, démographiques, sociaux et commerciaux. L’EPT sera ainsi présente dans les localités les plus importantes par des agences propres, alors qu’un nombre croissant de PostShops, exploités par des tiers, complétera le réseau de vente dans les localités de moindre envergure. Cette restructuration a fait l’objet de consultations préalables des autorités de surveillance ainsi que du personnel, qui seront complétées par une politique adéquate d’information des clients. L’EPT se concentrera à terme sur l’exploitation d’un nombre raisonnable d’agences stratégiques en régie propre, dans des locaux réaménagés et offrant une gamme complète de services durant des heures d’ouverture plus étendues.

Parallèlement, des partenariats avec ses filiales (p. ex. LuxGSM) ainsi qu’avec des tiers (p. ex. des stations-service, papeteries, communes, etc.) permettront l’exploitation de PostShops à travers le pays, et notamment dans les régions rurales, offrant une gamme de produits de base à proximité des clients et durant des heures d’ouverture plus étendues comparées aux relais actuels. La réduction du nombre de points de vente directement exploités par l’EPT sera largement compensée par un nombre considérable de PostShops, à mettre progressivement en place sur le territoire national.

Par ailleurs, l’EPT maintiendra son réseau de quelque 1.200 boîtes aux lettres et entend relancer son service PostMobil qui permet de commander et de réceptionner des produits et services postaux par le biais des facteurs-distributeurs. Ce remaniement profond du réseau de vente de l’EPT n’aura pas pour conséquence de déboucher sur une dégradation des services postaux offerts aux habitants des régions rurales, mais bien au contraire sur une amélioration de ces services.

Zréck