Achat de systèmes antiaériens de la Turquie auprès de la Russie

Réponse à la question N° 3287 (Question écrite) de Monsieur Jean-Marie Halsdorf, Député, Monsieur Laurent Mosar, Député concernant Achat de systèmes antiaériens de la Turquie auprès de la Russie, par Monsieur Jean Asselborn, Ministre des Affaires étrangères et européennes, Monsieur Etienne Schneider, Ministre de la Défense: QP 3287

Monsieur le Président,

Par la présente, nous avons l’honneur de vous informer que, conformément à l’article 80 du Règlement de la Chambre des Députés, nous souhaitons poser une question parlementaire à Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et européennes ainsi qu’à Monsieur le Ministre de la Défense au sujet de l’achat de systèmes antiaériens de la Turquie auprès de la Russie.

En effet, la République de Turquie, membre de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), vient de signer avec la Fédération de Russie un contrat portant sur l’achat de systèmes de défense antiaérienne S-400, le pendant russe du système sol-air américain « Patriot ». Selon le Président Erdogan, un acompte aurait déjà été versé. Selon de nombreux observateurs sur les deux rives de l’Atlantique Nord, cet achat stratégique en dehors de l’OTAN de missiles de diverses portées et de plusieurs stations radar risquerait de renforcer l’inquiétude des alliés d’Ankara. D’aucuns parlent même d’une « crise de confiance » au sein même de l’OTAN. « Nous prenons seuls les décisions relevant de notre indépendance », en est la justification de M. Erdogan selon la presse internationale.

Dans ce contexte, nous aimerions poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et européennes et à Monsieur le Ministre de la Défense:

  1. Messieurs les Ministres peuvent-ils nous faire parvenir leur analyse géopolitique de la précitée décision de la Turquie : Quelles en sont les conséquences stratégiques pour l’OTAN et ses alliés ? Quelles en sont les conséquences tactiques pour l’Alliance atlantique?
  2. Messieurs les Ministres partagent-ils la mise en garde de nombreux observateurs contre une « crise de confiance » au sein de l’OTAN ? Qu’en est-il d’éventuels problèmes de compatibilité avec les systèmes de l’Alliance ?
  3. Dans l’affirmative, Messieurs les Ministres peuvent-ils nous dire comment le Luxembourg pense réagir au sein des structures de l’OTAN à cette nouvelle donne stratégique en Eurasie?

Nous vous prions de bien vouloir croire, Monsieur le Président, à l’expression de notre très haute considération.

Laurent Mosar

Jean-Marie Halsdorf

Députés

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