Misst net an alle Schoulen zu Lëtzebuerg, also och an deene privaten, Lëtzebuergesch geléiert ginn ?

Monsieur le Président,

Par la présente, j’ai l’honneur de vous informer que, conformément à l’article 80 du Règlement de la Chambre des Députés, je souhaite poser une question parlementaire à Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse au sujet de la revalorisation de la langue luxembourgeoise dans l’enseignement international privé.

La langue luxembourgeoise est un facteur important du renforcement de la cohésion sociale. Si l’enseignement de la langue luxembourgeoise pâtit incontestablement de la situation linguistique complexe de notre pays où les élèves doivent apprendre deux voire trois langues, somme toute, étrangères, il n’en demeure pas moins que dans l’enseignement public l’apprentissage de la langue luxembourgeoise est réel.

Il en va autrement de l’enseignement international privé, où l’apprentissage de la langue luxembourgeoise est inexistant voire insuffisant. Si de nombreux parents inscrivent leurs enfants dans les écoles ou lycées internationaux ou européens parce qu’ils n’entendent que résider temporairement au Luxembourg avec leur famille, il n’en demeure pas moins que certains s’y installent définitivement avec leurs enfants. Or, à défaut d’un apprentissage réel en Luxembourgeois, l’intégration et partant la participation de ces enfants risque d’être plus difficile lorsqu’ils atteignent l’âge adulte. A cela s’ajoute que ceux qui souhaitent acquérir la nationalité luxembourgeoise à dix-huit ans ne pourront, faute de connaissances en langue luxembourgeoise, pas bénéficier de l’exception de l’article 7 de la loi du 23 octobre 2008 sur la nationalité luxembourgeoise (« Les conditions prévues […] portant sur l’épreuve d’évaluation de la langue luxembourgeoise parlée […] ne s’appliquent pas au demandeur qui a accompli au moins sept années de sa scolarité au Grand-Duché de Luxembourg dans le cadre de l’enseignement public luxembourgeois ou de l’enseignement privé appliquant les programmes d’enseignement public luxembourgeois […] »), alors même qu’ils ont passé une grande partie de leur enfance au Luxembourg et ont, de ce fait, effectué leur scolarité dans notre pays.

A noter dans ce contexte que dans le cadre de l’école internationale publique que le Gouvernement entend créer à Differdange, il est prévu que l’apprentissage de la langue luxembourgeoise (communication orale) en tant que langue d’intégration sera obligatoire du moins pour les élèves de l’école primaire et des classes inférieures de l’école secondaire.
Dans ce contexte, j’aimerais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse :

Monsieur le Ministre ne juge-t-il pas que face à l’hétérogénéité de la population scolaire du Luxembourg l’apprentissage de la langue luxembourgeoise dans tous les systèmes éducatifs (publics et privés voire internationaux) faciliterait l’intégration des élèves notamment de ceux qui resteront définitivement au Luxembourg ?
Monsieur le Ministre ne pense-t-il pas qu’il faudrait discuter avec les acteurs concernés de la possibilité d’ancrer l’apprentissage du luxembourgeois dans les différents systèmes éducatifs en s’inspirant du système que le Gouvernement entend mettre en place à Differdange ?

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.

Laurent Zeimet
Député

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